Olivier Mouroux, co-CEO & co-fondateur de l’agence ASIANCE

29 novembre 2016
ASIANCE

 

Hello tout le monde !

Je souhaitais vous partager cette interview depuis tellement longtemps ! Je dois dire que c’est l’une de mes plus belles rencontres à Séoul.
J’ai rencontré M. Olivier Mouroux, co-CEO & co-fondateur de l’agence digitale Asiance !
Je travaille dans le domaine du webmarketing, donc pour moi cette rencontre était vraiment impressionnante ! Et j’en garde un très beau souvenir !

Cette interview vous permettra d’en découvrir plus sur l’agence, sur ce qu’elle fait, d’en savoir plus sur Olivier Mouroux, un français qui a créé son agence à Séoul !
Interview motivante qui vous donnera envie d’entreprendre en Corée !

INTERVIEW

ASIANCEPouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Je suis Olivier Mouroux, j’ai 41 ans et je vis à Seoul depuis 15 ans.
J’ai commencé à travailler pour l’ambassade de France en Corée avant de co-fonder Asiance en 2004 avec ma partenaire coréenne Bosun Kim. 12 ans plus tard notre agence digitale est toujours là, et elle a bien grandi !

Nous employons aujourd’hui plus de 55 personnes et sommes une agence leader sur le marché coréen, et asiatique, puisque nous opérons sur de nombreux pays de la région. Malgré notre croissance rapide nous avons réussi à rester indépendants, c’est-à-dire que nous n’appartenons pas à un grand groupe de communication, comme Publicis ou Havas par exemple. Aujourd’hui nous travaillons sur 30 à 40 projets chaque mois, et comptons plus de 250 clients coréens et internationaux depuis la création de l’agence.

Que propose l’agence Asiance, quels sont ses services ?

Nous opérons sur un marché de niche. En effet, nous aidons nos clients, internationaux à 95%, à entrer et développer leur offre sur le marché asiatique grâce a trois services principaux :

  • Conseil : Il est crucial de prendre le temps de familiariser nos clients au marché coréen et asiatique, à ses coûts et ses opportunités. Cette phase dure de 3 à 9 mois en fonction du projet à lancer. Nos clients peuvent ensuite prendre sereinement la décision d’entrer ou non sur le marché.
  • Plateforme : Nous accompagnons nos clients dans la création ou l’adaptation de leurs plateformes (microsite, e-commerce, applications web ou natives) aux utilisateurs coréens. Nous assurons une expérience client de qualité, conforme aux attentes et aux réglementations locales.
  • Digital Marketing : Enfin nous menons des campagnes d’activation de ces plateformes : c’est-à-dire que nous amenons du trafic vers les plateformes de nos clients en achetant de l’espace media (display ad, mots clés), en investissant les réseaux sociaux coréens comme Kakaotalk, mais aussi en travaillant avec des influenceurs locaux comme les blogueurs qui sont l’une des clés d’un bon référencement web en Corée, puisque la recherche organique n’existe pas sur Naver, le moteur de recherche principal du pays.

Selon vous quelle est la plus grosse difficulté pour une entreprise française à s’installer sur le marché coréen ?

Je vois deux difficultés principales :

  • Les différences culturelles. On ne fait pas du business de la même manière, il faut apprendre les codes et cela prend du temps. Je préconise toujours aux nouveaux arrivants de s’imprégner de l’histoire de la Corée, cela leur permettra de comprendre les évolutions et le positionnement du pays aujourd’hui.
  • L’investissement de départ. Pour se lancer il faut mettre un minimum de 100 millions de wons sur la table (80 000 euros). Cette somme est nécessaire pour monter son business et surtout obtenir un visa D8 (visa investisseur). Cette question ne se pose pas si vous êtes marié ou possédez un visa de résident permanent, le fameux F5. Depuis quelques temps le gouvernement est plus souple car il souhaite attirer des startups sur le territoire.

ASIANCE

Donc votre agence à eu beaucoup de récompenses , qu’est-ce que cela signifie pour vous ?

Les récompenses accumulées au cours de ces 5 dernières années (plus de 21 awards à date) sont une fierté pour nos employés mais aussi et surtout un gage de qualité pour nos clients qui peuvent plus facilement communiquer sur le succès de leurs actions en Asie. Chaque Award gagné est une preuve supplémentaire de notre capacité d’innovation dans un secteur en constante évolution.

On a tendance à dire que tout va vite en Corée, Avez-vous ressenti cette évolution depuis que vous êtes en Corée ? Et est-ce que vous avez un exemple à nous donner ?

La Corée est un pays avec une énergie extraordinaire, il repose encore sur le modèle du « pali pali » (vite vite*). Du jour au lendemain votre restaurant favori peut être remplacé par un nouveau café, un nouvel immeuble sort de terre en un claquement de doigt ! C’est d’autant plus vrai dans le secteur du digital, où tout doit être fait pour le jour d’avant ! Les coréens sont des « early adopters », ils sont friands de nouvelles technologies et ne rechignent pas devant la nouveauté. C’est vrai qu’en France on est plus dans la réflexion. Les deux façons de faire ont du bon, et c’est pour cela que j’ai souhaité faire d’Asiance la conjugaison de ces deux mots : « Asia » et « Alliance ». La combinaison de ces deux systèmes est ce qui a fait notre force aujourd’hui.

Quel est la tendance du moment dans le digital en Corée ?

Le O2O (offline to online – online to offline). C’est un phénomène qui se développe aussi en France, mais en Corée nous avons l’avantage d’avoir 25M de personnes vivant autour de Seoul, c’est un énorme avantage logistique ! Par exemple, j’embauche un nouveau collaborateur le lundi, le mardi je lui commande un ordinateur et il est livré deux heures plus tard ! Les décisions se prennent rapidement, en 48 heures on peut recruter quelqu’un, lui fournir du matériel et commencer le projet.

Votre agence a créé la chaîne  » French Cast », pouvez-vous nous expliquer le but principale de cette chaîne et sert-elle simplement à faire découvrir la culture française au Coréen ?

Le French Cast, hébergé sur la plateforme vidéo de Naver, a été mis en place conjointement par l’Ambassade de France et l’Institut Français, dans le cadre des années croisées France-Corée. Il était indispensable que la France se dote d’une plateforme vidéo locale pour pouvoir toucher le public coréen dans de bonnes conditions.

La chaîne French Cast 

asiance

Qu’est ce qui vous intéresse le plus dans la culture coréenne ?

Le confucianisme, qui est pour moi le pilier central des valeurs dans ce pays. Ces valeurs confucianistes sont parfois lourdes à porter pour les coréens, mais en tant qu’étranger nous pouvons nous imprégner des côtés positifs comme le respect envers autrui.

Qu’est ce que l’économie créative a apporté à la Corée ? Je fais référence à l’interview que vous avez fait pour les Echos ?

Depuis la fin de la guerre, la Coree fonctionne grâce aux Chaebols et je pense qu’il est grand temps de propulser le pays dans le monde des startups. C’est ce que fait le gouvernement aujourd’hui et cela va changer la façon dont les jeunes coréens voient leur avenir. Je participe à plusieurs sessions de mentoring pour des startups sur Seoul, et je peux vous dire que le changement de mentalité est déjà flagrant ! Ne pas trouver de poste chez Samsung en sortant de l’université n’est plus une fatalité.

En référence au livre Portraits de Séoul : j’ai particulièrement aimé votre portrait dans le livre, la façon dont vous avez été amené à connaître la Corée qui est assez drôle et intéressante avec vos deux amies. Pensez-vous que vous auriez été dans un autre pays si vous n’aviez pas fait ces rencontres là ?

C’est une très bonne question. Je ne sais pas. C’est assez bizarre, il y a quelque chose qui me dit que si je n’avais pas fait cette rencontre, je serai quand même venu en Corée, c’est tout de même le premier pays du monde au niveau IT ! Dès la sortie de l’avion j’ai senti que je devais créer quelque chose dans ce pays, c’etait une sensation assez magique. Ce n’est pas le pays en tant que pays, c’est l’atmosphèrere, l’énergie, les gens. Le peuple coréen est difficile d’accès mais passionnant. Si on a l’esprit curieux et qu’on aime se compliquer un peu la vie, la Corée est un challenge intéressant à relever.

Pouvez-vous nous en dire plus sur vos futurs projets ?

Nous travaillons déjà sur l’ensemble de l’Asie mais nous allons bientôt nous installer physiquement dans certains pays de la zone, je pense ici au Japon et à Singapour.
Au niveau des technologies nous développons en ce moment même des projets innovants à base de Beacon, d’IOT sur nos campagnes O2O, mais aussi de VR et de chat bots reposant sur l’intelligence artificielle.

ASIANCE

Je remercie M. Olivier Mouroux pour cette interview ! Je vous encourage à aller voir le site d’Asiance, voir les projets, les actus !

Rdv ici www.asiance.com
On se retrouve pour un deuxième article concernant cette agence prochainement ! Cela vous dit une visite guidée de l’agence ?

STAY TUNED !

Photos crédit : K-phenomen & Asiance
Interview : Gouny
Retranscription audio : Rose

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